︎

24 avenue Charles Roth


58 photographies argentiques, 30 x 40 cm. 


Cette série a été réalisée chez mon grand-père, après son décès. J’ai photographié cette maison familiale pendant plusieurs années et ce, au cours des différentes
étapes de disparition et de déménagement des affaires de ce dernier. J’ai tout d’abord enregistré, juste après sa mort, son intérieur avec une lumière
chaude, laissant en place ses objets personnels. Pour l’une des images, j’ai utilisé son intérieur comme un décor de cinéma, en y introduisant un personnage.
Ensuite, le personnage disparaît pour laisser place au vide qui va s’installer peu à peu, tout au long de la série. La domesticité du lieu disparait dans un premier
temps par le changement de lumière, puis par la disparition d’effets personnels. J’ai volontairement photographié plusieurs fois les mêmes pièces, mais avec
des points de vue, des distances et une lumière différents. A chaque images, les pièces apparaissent autrement. Par ailleurs, la lumière devient de plus en plus
rasante, créant une ambiance plus froide et plus silencieuse et donnant lieu à différentes dominantes colorées. Les matières, les formes, les motifs, les couleurs
et les lumières prennent de plus en plus de place, comme si ce lieu familier était devenu autre chose, une abstraction en devenir. Ces photographies parlent de la
disparition, du changement, du vide, de l’anonymat progressif, du souvenir puis de l’oubli, de la mémoire. Je me suis détachée de ce lieu en me le réaoppropriant
photographiquement, au travers d’une démarche phénoménologique, dans laquelle je présente la présence de l’absence.